Apocalypse sur Carson City


Apocalypse sur Carson City

Scénario :   Griffon
Dessin : Griffon
Genre : Fantastique, horreur, humour
Année : de 2010 à 2018
Edition :      Akileos
Nombre de tomes : 7
Statut : Série terminée
Public : Pour adulte et adolescent, avec réserves

Apocalypse sur Carson City tome 1 Apocalypse sur Carson City tome 2 Apocalypse sur Carson City tome 3
Apocalypse sur Carson City tome 4 Apocalypse sur Carson City tome 5 Apocalypse sur Carson City tome 6.1
Apocalypse sur Carson City tome 6.2

L'histoire
État du Nevada, à quelques jours d’Halloween.  Les frères Blackwood, recherchés pour une série de braquages, croisent au cours de leur cavale, le terrible shérif B. Justice et son adjoint. Dans le même temps, à l’autre bout de l’État, dans un des labos de la fameuse zone 51, le général Matthews découvre avec horreur les abominables résultats des expériences top-secrètes menées par le docteur Phobic... Bientôt, l’enfer s’ouvrira et Carson City en sera la porte !

Apocalypse sur Carson City extrait 01

Mon avis
Si l’on devait résumer "Apocalypse sur Carson City" en un seul mot, ce serait "jubilatoire". Le dessinateur de "Billy Wild", Guillaume Griffon, signe ici, seul, une oeuvre horrifique, un témoignage d’amour pour le cinéma de série B et de série Z, dans tout ce qu’il a de puissant, drôle et touchant. La construction de cette série fait écho au cinéma bis, tant dans le découpage, les cadrages, la caractérisation des personnages, que les dialogues qui font mouches ; certains personnages balançant des punchs lines quasiment à chaque réplique. Le scénario complètement déjanté (mais pas pour autant idiot) fait lui aussi référence à ces films des années 70-80 où l’enjeu était surtout de trouver prétextes à des explosions d’hémoglobines, de tripaille, de cervelles éclatées.

Le ton cinématographique est donné avec la couverture et dès l’ouverture de chaque tome, via les remerciements à la municipalité et les habitants de Carson City, comme si un tournage barbare s’y était déroulé. Tous les chapitres sont introduits par une image illustrant un film (par forcément Z !) et une citation. Les situations et les répliques évoquent également le cinéma de genre, de "Psychose", à "Indiana Jones et le temple maudit" ! Mais ce n’est pas tout, puisque l’auteur se paie même le luxe de mettre en scène des personnages incarnés par des vrais acteurs tant du cinéma que de la télévision. Je n’en dis pas plus, pour laisser la surprise, mais les fans de la génération 70-80 y trouveront leur plaisir. Griffon aime aussi le jeu vidéo et le jeu de rôle. Ainsi, chaque personnage est introduit par une fiche technique listant ses points faibles, ses points forts, ses attaques spéciales et même sa durée de vie ; certains combats rappelant les parties frénétiques de "Mortal Kombat", de "Dragon Ball", voir des "Chevaliers du zodiaque". Il y a même des boss de fin ! Tout cela pourrait ressembler à un joyeux foutoir, mais il n’en est rien. Le talent de Griffon fait que ce dernier parvient, avec finesse, à intégrer ces multiples éléments dans une histoire solide, pleine d’humour (noir, évidemment), aux multiples rebondissements, qui tiennent en haleine jusqu’au bout. Certains tomes possèdent des structures narratives bien pensées, la narration construite en flash-back ou déstructurée afin de dynamiser encore l’affaire, rendant hommage une nouvelle fois au cinéma, via l’univers de Tarantino, et même d’Orson Wells !

Les dessins de Griffon sont tout simplement superbes. Sous coup de crayon est nerveux, son noir et blanc (sans gris !) donne un ton encore plus sale à son histoire. Le découpage est audacieux et la caractérisation physique des personnages bien pensée (avec une évolution tout au long des 7 tomes). Les planches fourmillent d’un nombre de détails impressionnants (l’auteur gratifiant également le lecteur de doubles-planches incroyables), si bien qu’il est souvent nécessaire de s’arrêter dans sa lecture pour contempler, chercher, explorer les moindres recoins des nombreux décors. Justement, là où Griffon fait fort, c’est son exploration, par tome, des décors : le lac, le cimetière, la maison hantée, la forêt, le supermarché, l’hôpital, la rue, le désert, etc. Autant de clins d’oeil au cinéma qu’il aime.

Explosition de crâne, arrachage de membres, coups de pelle, monstres tentaculaires, poursuite de voiture, maison hantée, flic zélé, zombies putréfiés, vengeance, dingues de la gâchette, combats testosteronés, filles plantureuses, cimetière brumeux, étudiants débiles, singe géant, scientifique fou, armée américaine, kung-fu ; tous les ingrédients du film Z sont présents dans une bouillie d’hémoglobine, à faire pâlir "Walking dead", qui raviront les fans du genre, également fans de BD ! Évidemment, cette oeuvre n’est peut-être pas à laisser entre toutes les mains, la nausée n’étant pas loin pour les âmes sensibles. Mais Griffon montre ici qu’on peut rendre hommage au genre, tout en apportant de la fraicheur et une vraie vision d’auteur.

1 commentaire:

  1. ah ah!!! complètement dingue cette série.la fin est un peu moins original que le reste mais oui c clairement une serie indispensable. il ny a pas prévue une suite ou un spin off?

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