Pauvre Sydney !


Pauvre Sydney !

Scénario :   Charles Forsman
Dessin : Charles Forsman
Genre : Fantastique, chronique sociale
Année : 2018
Edition :     
Nombre de tomes : one shot
Statut : Unitaire
Public : Tout public, avec réserves

Pauvre Sydney couv 01

L'histoire
Comme beaucoup de jeunes de son âge, Sydney se pose beaucoup de questions, car elle ne se reconnaît pas du tout dans le monde qui l’entoure. À quinze ans, elle est plutôt grande, fine et réservée, la puberté ne lui a pas fait de cadeaux. C’est dans une banlieue pavillonnaire qu’elle habite seule avec sa mère et son petit frère depuis la mort de son père. Elle a le béguin pour Dina, sa voisine et meilleure amie qui lui préfère les abrutis finis du lycée. À la demande de la conseillère pédagogique de son lycée, elle se raconte dans son journal intime ; ses amours, ses premières expériences sexuelles, son entourage, ses frustrations, mais aussi son énigmatique pouvoir métapsychique.

Pauvre Sydney ! extrait 01

Mon avis
En voilà une oeuvre singulière que "Pauvre Sydney". Il y en a tant qui traient de l’adolescence et de sa recherche identitaire, mais si peu de cette manière. En effet, ici l'auteur afflue notre héroïne d'un curieux pouvoir : celui de faire mal dans la tête des gens. Sans compter que cette adolescente n'est pas du tout l'archétype de la petite américaine jolie, sympa avec tout le monde et un peu mal dans sa peau. Sydney est grande, maigre, a des boutons sur les cuisses, un caractère loin d'être facile et n'hésite pas à insulter ceux qu'elle n'aime pas. Depuis la mort de son père, Sydney ne va pas bien. Sa mère vit également très mal la disparition et Sydney n'arrive pas à ne pas lui en vouloir. Sydney se cherche aussi, sexuellement notamment, de vraies pulsions. Elle ne sait pas si pas c'est normal ou pas, mais c'est comme ça. Par contre, ce qui n'est pas normal et qui lui fait vraiment peur c'est qu'elle parvient à planter des douleurs insupportables dans le crâne de n'importe qui, jusqu'au sang... C'est ce qu'elle va nous raconter dans le journal intime qu'on vient de lui donner.

Forsman ne faillit pas à sa réputation de conteur d'histoire dont il maitrise tout à fait la construction. C'est prenant et c'est fluide. Ici, pas de concession avec l'adolescence. Les ados peuvent être insupportables lorsqu'ils se construisent, et oublient souvent qu'ils l'ont été lorsqu'ils grandissent. Mais ce que raconte surtout Forsman, c'est que lorsqu'on ne sait pas qui l'on est, que l'on a justement tout à construire de soi, notamment dans le regard cruel des autres, il est facile de ne plus pouvoir supporter l'autre, notamment ses proches que l'on continue pourtant d'aimer. L'adolescence est très violente car elle ne fait pas de cadeau et les cicatrices laissées ne disparaissent que rarement. Il pose aussi la question de qui est le monstre de qui ? Sydney et ses pouvoirs, l'insupportable copain extrémiste de sa meilleure amie, son pôte d'enfance le souffre douleur du lycée, sa copine Ryan brutale et droguée, etc. Tout est une question de point de vue. Mais il est certain que le monde n'est pas fait pour les hyper sensibles et qu'on final, soit ils explosent eux-mêmes, soit ils font tout exploser sur leur passage, les deux options étant cumulables.

Graphiquement, il est certain que plus d'un seront rebutés. Sydney, dont le physique oscille entre Olive et Tintin, n'attire pas tout de suite l'oeil sur la couverture jaune minimaliste, dans un livre de format poche. Et pourtant, le trait de Forsman est hyper expressif et maitrisé. Les décors sont épurés à l’extrême et les personnages reconnaissables par quelques détails (la coupe de cheveux, la taille ou des lunettes), certains n'ayant pour yeux que deux points. Et pourtant, c'est plus simple expression participe pleinement à l'immersion dans l'univers glauque de Sydney.

"Pauvre Sydney" n'est évidemment pas une BD dont on s'approche naturellement tant la thématique et le traitement graphique peuvent paraitre lointain au lecteur de bande-dessinée traditionnel. Il serait pourtant dommage de passer à côté de cette oeuvre particulière qui vaut le détour et même d'être relue !

1 commentaire:

  1. j'ai achté car conseillé sur votre blog et cest une très bonne suprise mm si je ne l'aurai pas mis dans les indispensables .BD très particulière qu'il faudra que je relise parce c'est vraiment étrange. bon les dessins parce contre très très bof mais merci! :-) cela fait plaisir de pouvoir connaitre des BD vers lesquel ont n'aurait pas été et qui sont inconnus merci

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