Le droit chemin


Le droit chemin

Scénario :   Wilfrid Lupano
Dessin : Morgann Tanco
Genre : Chronique sociale, drame
Année : 2011
Edition :      Delcourt
Nombre de tomes : 2
Statut : Série terminée
Public : Tout public


Le droit chemin tome 1 Le droit chemin tome 2

L'histoire
Dans un lycée agricole de l'entredeux- guerres qui abrite de la mauvaise graine, quatre ados, orphelins, vivent leurs derniers moments d'insouciance. Peu passionnés par les travaux aux champs, ils rêvent de devenir pilote d'avion ou d'épouser la fougueuse Jeanne, fille de Monsieur le Comte. Il n'en sera rien. Leur goût de la transgression les mènera sur d'autres chemins...

Le droit chemin extrait 01

Mon avis
Avant de devenir le prolifique scénariste que l’on connait, avec les très fameuses séries que sont « Les vieux fourneaux », « L’assassin qu’elle mérite », « Alim le tanneur », ou « Traquemage », Wilfrid Lupano signa plusieurs scénarii déjà brillants comme ici, « Le droit chemin », où l’on retrouve déjà son style direct, plein d’humour et d’émotion, et d’une inventivité scénaristique qui permet de donner à ses récits le petit plus que les autres n’ont pas. Là où « Le droit chemin » aurait pu être une classique chronique sociale de l’entre-deux guerre, Lupano parvient à créer du mystère, des rebondissements, parler de féminisme, des générations sacrifiées, et de poser une critique de fond sur notre pays quant au sort des poilus de la première guerre et de leurs enfants. Chapeau !

Ainsi, Lupano construit tranquillement, mais surement, sa dramaturgie en invitant des personnages dont les rôles serviront très vite l’intention générale de l’histoire, à savoir l’embarras qu’ont nos gouvernements (et ceux qui les élisent) à (ré)insérer les personnes qui n’entrent pas dans le moule, socle de notre société. Qui sont ces personnes ? Les gueules cassées, celles qui ont fait la guerre pour le pays, qui y ont tout perdu (bras, jambes, poumons…), sauf la vie, et dont maintenant il faut s’occuper. Un soldat coûte quand même moins cher lorsqu’il est mort au front ; tous ces gamins qui ont vu leurs parents mourir au combat ou sous les bombes, et donc, aujourd’hui pupilles, dont il faut assurer la subsistance, l’éducation, et la formation. De la graine de délinquant à enfermer le plus vite possible. Lupano traite également de la place de la femme, de son conditionnement et de sa sexualité, une liberté qui, à toute époque, reste très compliquée à obtenir et à garder.

Graphiquement, on a le droit à de superbes planches de Morgann Tanco qui avait déjà travaillé avec Lupano sur « L’ivresse des fantômes ». Tanco s’amuse à dessiner dans le détail, avec un travail sur la lumière et les couleurs de toute beauté. Evidemment, pour illustrer l’un des sujets de l’oeuvre, le dessinateur prend plaisir à dessiner « la » femme, et nous la présente à travers le regard des ados, héros malgré eux des tragiques évènements qui nous sont comptés.

« Le droit chemin » demeure, à tort, une œuvre méconnue. Elle mérite pourtant le détour. Le talent de Lupano permet de traiter de sujets dramatique savec le ton caustique qui lui est propre ; un cynisme qui lui permet de déclarer clairement que la société ne prend pas en charge les pauvres, et s’ils peuvent mourir par eux-mêmes après l’avoir servie, ce n’est pas plus mal. Surtout quand ce sont les riches qui s’amusent à la guerre sans aller sur le champ de bataille.

1 commentaire:

  1. Jadore toute les série de Wilfrid Lupano et celle ci c'est comme les autres. Très bienn écrit, très bien dessinée enfin bref à lire et a offrir. sur ton blog, il y a aussi plusieurs séries de Lupano. donc je conclue que tu aimes toi aussi ;-) bravo pr ton blog. et bravo à Lupano :-D

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